Rythmes scolaires : un pas en avant, deux pas en arrière

Publié le 2 Janvier 2018

Notre tribune dans Vivre à Gentilly de janvier 2018

En laissant aux communes la charge de gérer leur propre rythme scolaire, Emmanuel Macron a mis fin à l’école unique.  En 2018, sur l’ensemble du territoire, des enfants iront à l’école le mercredi, le samedi ou aucun des deux… Au moment de la mise en place de la réforme des rythmes scolaires, en  2013, Gentilly avait choisi en concertation la semaine de 4 jours et demi avec cours le mercredi matin. Cette organisation permettait d'étaler les temps d'apprentissage sur 5 matinées, moments les plus propices au travail scolaire. Et à ce jour nous n’avons aucune étude, aucun bilan qui permettent de justifier le retour à la semaine de 4 jours.

Les problèmes liés à une semaine scolaire de 4 jours sont pourtant toujours effectifs, que ce soit sur la concentration du nombre d’heures de cours journalières ou la fatigue des enfants avec la coupure en milieu de semaine qui désorganise leurs rythmes biologiques du sommeil. Les études menées pour évaluer le niveau de fatigue des plus petits montrent que la réforme des rythmes scolaires n’a pas eu forcément l’incidence qu’on lui prête. Certes, les élèves d’aujourd’hui sont globalement plus fatigués que ceux qui fréquentaient les bancs de l’école il y a quinze ans, mais les causes sont à chercher ailleurs. Selon trois chercheurs des universités de Tours et d'Orléans qui ont étudié en 2016 les effets des nouveaux rythmes scolaires, c’est avant tout la variation des horaires de coucher pendant la semaine et le week-end qui est responsable de cette fatigue.

Le chrono-biologiste, Yvan Touitou, membre de l’Académie de médecine,  partage ce point de vue. Interrogé lors de la mise en place de la réforme des rythmes scolaires, il avait expliqué que la semaine de 4 jours était déjà très fatigante pour les élèves qui passaient alors 6 heures journalières en classe (temps le plus long d'Europe) et qu’un étalement des cours sur 4,5 jours était plus bénéfique. "Ils ont une semaine très courte et des journées très longues mais seulement 144 jours d’école contre 180 chez la plupart de nos voisins européens. Ça les fatigue beaucoup. Il s’agit d’un problème de santé", disait-il.

Dans le contexte actuel il nous semble inadéquat et non avenu de supprimer un système qui peut logiquement être amélioré  en considérant les besoins des parents et les observations des équipes pédagogiques ou périscolaires. A Gentilly, la réforme de 2013 avait conduit à un dialogue approfondi entre les membres de la communauté éducative, et tous les enfants avaient pu découvrir de nouvelles activités enrichissantes. Nous souhaitons donc que soit maintenue la semaine de 4jours et demi à la rentrée prochaine, en demandant bien évidemment le maintien des fonds de soutien.

Petits ou grands nous nous vous souhaitons une année 2018 avec du temps pour vous et du temps pour les autres, du temps pour apprendre et du temps pour rêver.

Frédéric Héritier

 

Rédigé par ps-gentilly

Publié dans #éducation

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