Merci à France-Soir et à Charlie-Hebdo
Publié le 9 Février 2006
de nous rappeler que la liberté de la presse doit être défendue !
Certains nous parlent aujourd’hui « de mettre la religion -pas seulement l’Islam- à l’abri des excès des médias » (L’Union des associations musulmanes de Seine Saint-Denis).
D’autres comme le Conseil des démocrates musulmans de France demandent à la presse « le respect des croyances d’autrui ».
Comme au moment du débat sur le voile à l’école ces organisations musulmanes sont d’ailleurs relayées, voire soutenues par des personnalités catholiques ou israélites.
Accepter ces « recommandations » serait simplement revenir 120 ans en arrière !
Car depuis la loi de juillet 1881 la presse est libre en France, si elle s’abstient de diffamation personnelle, d’"outrage aux mœurs" ou de racisme (notion introduite plus tardivement).
On peut en particulier y critiquer les religions, s’en moquer, et même blasphémer au regard de telle ou telle croyance.
Cela n’était pas le cas auparavant : le délit "d’outrage envers les cultes reconnus par l’État" avait été institué en 1822 par Charles X, puis renforcé par la censure générale des caricatures de presse mise en place en 1852 sous Napoléon III.
La loi votée par les républicains peu après leur arrivée au pouvoir avait alors permis un extraordinaire développement de la presse satirique illustrée. Pendant trente ans, des dessinateurs de grand talent ont aidé à construire une société laïque, "en tuant par le rire " un cléricalisme encore puissant dans la société française. Nous présentons dans ce blog (voir l'album photo) quelques-uns de leurs dessins, qui ont mobilisé l’opinion entre 1880 et 1914.
Pour en savoir plus : La République et l’Église. Images d’une querelle, livre paru en septembre aux Éditions de La Martinière, dont je suis un des auteurs.
Michel Dixmier