CMU et chômage à Gentilly et dans le Val-de-Marne

Publié le 14 Septembre 2008

Je continue à fouiller dan:s les données de l'INSEE sur la situation économique et sociale dans les communes.
Aujourd'hui quelques chiffres sur les situations les plus critiques.

-En 2006 11% des assurés sociaux de Gentilly étaient bénéficiaires de la Couverture Maladie Universelle Complémentaire. Ce taux est le troisième le plus élevée dans le Val-de-Marne (moyenne de 6%). Le pourcentage de bénéficiaire est supérieur à Villeneuve-saint-Georges (12,7%) et presque identique à Alfortiville (11,1%). Dans le Val-de-Bièvre Arcueil est à 9%, Villejuif à 8% et L'Hay-les-Roses à 5%.
-Si on considère les bénéficiaire de la CMUC âgés de moins de 18 ans, Gentilly, avec 19%, n'est plus "devancée" que par Villeneuve-Saint-Georges (20%). La moyenne du Val-de-Marne est à 9% et du Val-de-Bièvre seule L'Hay-les-Roses (8%) se situe en dessous.
-Si on s'intéresse aux bénéficiaires entre 50 et 60 ans alors Gentilly prend (de peu) la tête avec 10,1% (Alfortville est à 10,05%). La moyenne départementale est cette fois de 4%, taux enregistré par Cachan, Fresnes et L'Hay-les-Roses. Villejuif est à 6% et Arcueil à 7% de bénéficiaires.

-L'INSEE produit également des chiffres intéressants sur les quartiers les plus en difficulté. Cinq quartiers d'habitat social de Gentilly sont concernés : Chaperon Vert, Frileuse, Gabriel Péri, Reine Blanche et Victor Hugo.
-La situation la plus critique est probablement celle du 162 Gabriel Péri. Le taux de chômage en 2006 était de 18%, en baisse de un point par rapport à 1999 mais comme dans le même temps le chômage a reculé partout (il est à craindre que cette amélioration n'ait été que provisoire) Gabriel Péri affiche en 2006 le 8ème taux de chômage le plus élevé des quartiers sensibles du département. Par ailleurs 20% des assurés sociaux sont bénéficiaires de la Couverture Maladie Universelle Complémentaire en  2006, deuxième taux des quartiers sensibles du département, derrière Groult-Ferme Sud à Vitry-sur-Seine (24% de bénéficiaires de la CMUC ainsi que 26% de chômeurs)
-En 1999 le taux de chômage au Chaperon Vert était de 21% le 6ème plus élevé des 68 quartiers sensibles du département. La situation s'est ensuite améliorée puisqu'avec 18% de chômeurs en 2006 le quartier n'enregistrait plus que la 13ème moins bonne performance du département. Le Chaperon-Vert est le seul quartier pour lequel les chiffres de bénéficiaires de la CMUC ne sont pas disponibles.
-Victor Hugo a un taux de chômage qui le situe, en 1999 (16%) comme en 2006 (15%), dans la moyenne des quartiers considérés. Par contre le nombre de bénéficiares de la CMUC y est élevé : 16%, soit le 7ème taux le plus élevés.
-La Reine Blanche compte relativement moins de bénéficiaires de la CMUC (12%) mais est un des rares quartiers à avoir vu son taux de chômage augmenter entre 1999 et 2006, de 16 à 17%.
-Frileuse est dans une situation nettement moins dégradée que les autres quartiers d'habitat social de Gentilly : 13% de chômeurs (62ème quartier sur 68) et 6% de bénéficiaires de la CMUC (63ème)
-Il faut noter que les taux de chômage ci-dessus sous-estiment très probablement la difficulté d'accès à l'emploi, en effet nombre d'habitants peuvent avoir renoncé à chercher un emploi et ne plus être comptabilisés comme chomeurs mais comme inactifs. Par ailleurs des habitants peuvent ne pas être bénéficiaire de l'assurance maladie.

Rédigé par Guillaume

Publié dans #Economie

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J
Sans etre de la région,le commentaire précédent est vrai et le problème on le rencontre dans toute la France.Des le moment où vos moyens ne vous permettent pas d'aspirer à ce que tout individu désire,c'est un échec pour toute la société.Je ne parlerai pas de ce que ce monsieur a bien efficacement expliqué,ce serait pour me répèter.J'habite CALAIS c'est la meme chose et je suis de SANGATTE on connait le problème des réfugiés il y en a encore plus de 5OO en ce moment.Nombreuses sont les villes qui baissent les bras devant des choses difficilles à mettre en place.Mon frère ainé était Maire de Sangatte,Inspecteur d'Académie et Conseiller Général ,on peut vérifier,et la fifférence de pouvoir d'achat c'est là que l'on peut l'observer.Je peux parler de ces réflexions en direction des gens dans l'ennui,on a trop tendance à dire qu'ils son assisté,alors sachez que tout le monde est assisté dès le moment où vous avez une activité pour vivre,vous devez compter sur votre patron pour vivre et actuellement combien d'ouvriers espérent que le leur tiendra le coup devant la crise.Coluche avait raison dans ses sketches sur certains points.On pourrait en dire et faire un livre.Jean SEGARD à CALAIS.Blog SEGARD SANGATT.Ex Journaliste hippique et divers.
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F
Les chiffres sont alarmants mais révélateurs de l'accélaration de la paupérisation des populations déjà les plus pauvres. Cependant, faut-il toujours persévérer comme le fait la ville de Gentilly à n'accueillir que les plus démunis? Ne serait-il pas préférable d'apporter une mixité sociale? Enseignant depuis plusieurs années, je sais ce qu'elle apporte. L'enfant de cité dans une école de "bon niveau" a toute les chances d'être tiré vers le haut. A contrario, on connait les ravages des écoles ghetto qui ne peuvent qu'accueillir qu'une seule catégorie de population. Voir les conditions de travail pour les élèves et les enseignants dans les ZEP ou les zones sensibles. Gentilly se dote d'un nouveau collège, d'une nouvelle médiathèque. Bien, mais à qui profitent-ils? Personne ne peut nier les problèmes rencontrés dans le collège. Que cherche vraiment la municipalité? Craint-elle que la mixité rime avec érosion de ses électeurs? Il n'est pas nécessaire d'être sociologue pour se rendre compte de la radicalisation de la politique de la municipalité. J'y vois presque un mépris pour les classes moyennes, propriétaires. Classes moyennes soucieuses de la pérennité de leurs valeurs de solidarité mais aussi d'un environnement propice à l'amélioration. La pauvreté de la population doit-elle excuser les rodéos urbains, les dégradations, les vitres de voiture brisées, le no man's land du parc des côteaux, la saleté de la voirie? Le dernier numéro de "Vivre à Gentilly" sur la difficulté des petits commerces est à hurler de rire. Comment l'équipe municipale peut -elle espérer l'installation de nouveaux commerçants avec un pouvoir d'achat aussi faible? C'est l'histoire du serpent qui se mord la queue. La population déshérritée empêche un investissement favorable à l'amélioration des conditions de vie. Que signifie donc cette politique? Sous prétexte qu'on est pauvre, on n'a pas le droit à aspirer à une vie meilleure? Le "luxe" de rues propres et calmes, une scolarisation normale, un avenir en-dehors du deal et de la délinquance, pouvoir laisser son véhicule n'importe où sans craindre de le récupérer cassé ou volé, sont-ils réservés aux seules villes riches? Ne sont-ce pas plutôt des valeurs de gauche que la sécurité, la santé, la scolarité? L'ancienne équipe de la mairie de Gentilly s'est trompée et la nouvelle semble s'engager vers les mêmes erreurs voire "errements". Dommage.
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