Démocratie participative : le compte n’y est pas

Publié le 1 Mars 2009

 

    Nombreux sont ceux qui ont lu avec surprise l’article consacré aux conseils de quartier dans le numéro de décembre de "Vivre à Gentilly". Le compte-rendu du bilan d’étape du 18 novembre 2008, illustré avantageusement et étonnamment par une photo prise lors de la réunion de… 2006, est en effet bien loin de la réalité du fonctionnement des conseils de quartier et du constat assez mitigé et parfois critique établi par l’assemblée plutôt clairsemée de Gentilléens qui s’étaient déplacés à cette occasion.

Qualifié de prometteur dans l’article, le bilan du fonctionnement des conseils de quartier s’avère au contraire très préoccupant. La plupart d’entre eux n’ont développé aucune activité réelle et ceux qui l’ont fait se sentent souvent bien mal reconnus et accompagnés.

À quoi bon cacher cette réalité aux Gentilléens ?
Il n’y a rien de honteux à reconnaître que la mise en œuvre d’une démocratie véritablement participative est une affaire complexe et que personne n’a de solution clef en main. Encore faut-il manifester une forte volonté politique à cet égard et ne pas se contenter de faux-semblants.
Nous demandons qu’une réflexion sérieuse soit engagée afin d’analyser avec pertinence la situation et pour trouver des remèdes à ce qu’il ne faut pas craindre de qualifier d’échec relatif.
Pour cela, il est indispensable que ceux qui exercent le pouvoir dans notre ville acceptent de prendre les risques nécessaires, qu’ils abandonnent enfin leurs habitudes de contrôle systématique des débats ainsi que leur esprit de suspicion à l’encontre de tout ce qui s’exprime au-delà de leur zone d’influence.

À cet égard, le débat engagé à l’initiative de notre groupe sur le droit de saisine lors du conseil municipal du 18 décembre dernier ne constitue pas un signe encourageant.

Dans notre programme de mars dernier, nous proposions qu’un groupe significatif de Gentilléens (nous envisagions 250) puisse saisir le conseil municipal d’une question concernant la ville. L’association Gentilly à Gauche Autrement avançait alors une demande similaire et en avait même fait une condition de son ralliement à la liste conduite par Patricia Tordjman.
Face à notre proposition, les dirigeants de la majorité municipale n’ont su répondre qu’en mettant en avant des risques de débordements improbables (comment vérifier qu’il s’agira vraiment de Gentilléens ? de non Gentilléens n’en profiteront-ils pas pour imposer leur loi à Gentilly ?…). Ils se sont ensuite attachés à poser des conditions à ce droit de saisine (saisine possible sur la base de projets déjà structurés par la municipalité, passage par les conseils de quartier …), autant de limitations qui aboutiraient en définitive à vider de son sens ce droit de saisine.

Le constat est clair. La majorité municipale manifeste des réticences permanentes à tout ce qui relève d’une véritable démocratie participative.
Mais de quoi a-t-elle peur ? L’exemple de notre ville voisine la plus proche prouve que les Gentilléens n’ont rien à craindre de ce nouveau droit.

À Arcueil, la saisine du conseil est instaurée depuis 1995. Les conditions en sont simples : 200 citoyens peuvent demander la mise à l’ordre du jour d’un sujet intéressant la ville. Celui-ci est alors systématiquement examiné par le conseil municipal au cours d’un débat précédant le début de sa séance. Depuis l’instauration de ce droit, les Arcueillais  y ont eu recours près de 35 fois sans qu’aucun incident, ni qu’aucune dérive n’ait été constatée.
Alors, il est temps de faire aussi bien à Gentilly.

Rédigé par Le groupe des élus du Parti socialiste et des Verts

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