Augmenter les taxes sur le pétrole ? (taxe carbone)
Publié le 1 Septembre 2009
Le titre fait pendant à celui d'un article de juin 2008 sur ce blog : "Baisser les taxes sur le pétrole ?".
Voilà donc qu'aujourd'hui on parle d'augmenter le prix du pétrole, en fait de taxer le CO2 (donc pas seulement le pétrole).
Et malheureusement les réactions teintées de démogogie sont toujours présentes (proposer de baisser un impôt est toujours plus populaire que proposer d'en créer un nouveau, soit-il une "contribution climat-énergie" supposée être compensée par la baisse d'autres impôts).
En 2008 je défendais la thèse de la nocivité d'éventuelles décisions de baisse des taxes sur les carburants (dont les prix étaient alors très élevés, mais j'évoquais leur forte baisse possible en cas de récession aux Etats-Unis).
Ces décisions n'auraient, selon moi, fait que garnir un peu plus les coffres des pétro-monarchies (entres autres), auraient été neutres pour les pétroliers occidentaux (ou auraient modifiées les conditions de la concurrence entre eux pour ce qui est des boycotts de certains ou des prélèvement spécifiques sur leurs revenus : on visait essentiellement Total à l'époque).
Je défendais au contraire l'idée d'une taxation du CO2 : "Dans les pays développés nous devrions en être à la mise en place de taxes sur l'énergie (ou le CO2) à croissance programmée et à la répartition des recettes qu'elles dégageront (transports publics, rénovation énergétique accélérée du parc de logements, éventuellement baisse des taxes sur les bas salaires...)".
Evidemment je défends aujourd'hui, dans son principe, la taxe carbone proposée par la commission Rocard et le gouvernement. Pour les modalités je pense que l'efficacité ne sera pas au rendez-vous si, comme des ministres le laissent entendre, la taxe est fixée à un niveau trop bas (moins de 20 Euros par tonne de CO2 je crois). La commission Rocard préconisait 32 Euros, cela me semble un minimum (les Suèdois sont à plus de 100 Euros) et surtout une progression régulière devrait être programmée. Aussi, et toujours contre l'avis de Rocard, l'électricité d'origine nucléaire ne sera pas taxée, ce qui me paraît être, et bien que je sois plutôt favorable au nucléaire à moyen terme, une mauvaise chose, l'objectif étant de réduire la consommation d'énergie de manière générale.
Ce n'est qu'avec une fiscalité envionnementale comprenant une taxation conséquente de l'énérgie qu'on changera les comportements des consommateurs (usage de l'automobile, chauffage, isolation, etc) et des entreprises (efficacité énergétique, transports, etc).
Que cela plaise ou non, les signaux de prix sont indispensables pour modifier en profondeur les choix économiques de la plupart d'entre nous qui actuellement nous conduisent tout droit à une catastrophe climatique dont les plus modestes seront (sont déjà) les premiers à souffrir.
L'efficacité peut être sans commune mesure avec celle des beaucoup plus consensuels investissements publics (par ailleurs importants et souvent complémentaires) consistant, par exemple, à équiper des écoles en capteurs solaires. Entre autres avantages, une taxe permet de limiter le coût de la réduction des émissions en réduisant en priorité les usages de l'énergie les moins essentiels : chacun évalue comment adapter au mieux ses choix de consommation et de production au nouveau prix de l'énergie.
On doit bien sûr discuter de la façon de redistribuer les sommes collectées par une telle taxe (baisse des impôts sur le travail? redistribution forfaitaire ("chèque vert", dont chèque transport)? investissement dans les réseaux de transport collectif?... -au moment où j'écris ces modalités ne sont pas connues-) et réflechir à des mesures réduisant ou annulant la charge pour les ménages modestes sans véritables possibilités d'adapation à court terme (l'essentiel étant de les mettre en capacité de s'adapter à la perspective d'une énergie toujours plus chère). Mais s'opposer au principe d'une telle taxe (ou dire qu'elle ne serait envisageable que dans des conditions -sur les transports publics notamment- qu'on sait, ou qu'on devrait savoir, ne pouvoir être réunies qu'à des horizons très lointains) n'est pas sérieux.
En disant cela je n'exprime pas une position consensuelle du PS...
Voilà donc qu'aujourd'hui on parle d'augmenter le prix du pétrole, en fait de taxer le CO2 (donc pas seulement le pétrole).
Et malheureusement les réactions teintées de démogogie sont toujours présentes (proposer de baisser un impôt est toujours plus populaire que proposer d'en créer un nouveau, soit-il une "contribution climat-énergie" supposée être compensée par la baisse d'autres impôts).
En 2008 je défendais la thèse de la nocivité d'éventuelles décisions de baisse des taxes sur les carburants (dont les prix étaient alors très élevés, mais j'évoquais leur forte baisse possible en cas de récession aux Etats-Unis).
Ces décisions n'auraient, selon moi, fait que garnir un peu plus les coffres des pétro-monarchies (entres autres), auraient été neutres pour les pétroliers occidentaux (ou auraient modifiées les conditions de la concurrence entre eux pour ce qui est des boycotts de certains ou des prélèvement spécifiques sur leurs revenus : on visait essentiellement Total à l'époque).
Je défendais au contraire l'idée d'une taxation du CO2 : "Dans les pays développés nous devrions en être à la mise en place de taxes sur l'énergie (ou le CO2) à croissance programmée et à la répartition des recettes qu'elles dégageront (transports publics, rénovation énergétique accélérée du parc de logements, éventuellement baisse des taxes sur les bas salaires...)".
Evidemment je défends aujourd'hui, dans son principe, la taxe carbone proposée par la commission Rocard et le gouvernement. Pour les modalités je pense que l'efficacité ne sera pas au rendez-vous si, comme des ministres le laissent entendre, la taxe est fixée à un niveau trop bas (moins de 20 Euros par tonne de CO2 je crois). La commission Rocard préconisait 32 Euros, cela me semble un minimum (les Suèdois sont à plus de 100 Euros) et surtout une progression régulière devrait être programmée. Aussi, et toujours contre l'avis de Rocard, l'électricité d'origine nucléaire ne sera pas taxée, ce qui me paraît être, et bien que je sois plutôt favorable au nucléaire à moyen terme, une mauvaise chose, l'objectif étant de réduire la consommation d'énergie de manière générale.
Ce n'est qu'avec une fiscalité envionnementale comprenant une taxation conséquente de l'énérgie qu'on changera les comportements des consommateurs (usage de l'automobile, chauffage, isolation, etc) et des entreprises (efficacité énergétique, transports, etc).
Que cela plaise ou non, les signaux de prix sont indispensables pour modifier en profondeur les choix économiques de la plupart d'entre nous qui actuellement nous conduisent tout droit à une catastrophe climatique dont les plus modestes seront (sont déjà) les premiers à souffrir.
L'efficacité peut être sans commune mesure avec celle des beaucoup plus consensuels investissements publics (par ailleurs importants et souvent complémentaires) consistant, par exemple, à équiper des écoles en capteurs solaires. Entre autres avantages, une taxe permet de limiter le coût de la réduction des émissions en réduisant en priorité les usages de l'énergie les moins essentiels : chacun évalue comment adapter au mieux ses choix de consommation et de production au nouveau prix de l'énergie.
On doit bien sûr discuter de la façon de redistribuer les sommes collectées par une telle taxe (baisse des impôts sur le travail? redistribution forfaitaire ("chèque vert", dont chèque transport)? investissement dans les réseaux de transport collectif?... -au moment où j'écris ces modalités ne sont pas connues-) et réflechir à des mesures réduisant ou annulant la charge pour les ménages modestes sans véritables possibilités d'adapation à court terme (l'essentiel étant de les mettre en capacité de s'adapter à la perspective d'une énergie toujours plus chère). Mais s'opposer au principe d'une telle taxe (ou dire qu'elle ne serait envisageable que dans des conditions -sur les transports publics notamment- qu'on sait, ou qu'on devrait savoir, ne pouvoir être réunies qu'à des horizons très lointains) n'est pas sérieux.
En disant cela je n'exprime pas une position consensuelle du PS...