Chèque transport : une proposition alternative... qui réintroduit la vignette auto !
Publié le 24 Août 2006
On apprend dans cet article du Figaro que le gouvernement s’apprête à mettre en place un chèque-transport, probablement sur le modèle du chèque-restaurant. Les entreprises bénéficieraient d’avantages fiscaux si elles offrent à leur salariés des chèques utilisables pour acheter du carburant ou des abonnements de transport en commun (sauf en IDF). Il s’agit d’une réponse aux demandes des syndicats soucieux de compenser la perte de pouvoir d’achat lié à l’augmentation du prix du pétrole.
A première vue cela rejoint une idée que j’avais évoqué dans un article de mon blog perso (en sommeil en ce moment). Cependant, le système proposé me paraît mal ficelé, et plus électoraliste qu’autre chose. D’abord, et au risque de passer pour un « ayatollah écolo », il me semble que de tels chèques ne devraient pas être destinés à l'achat de carburant. Ensuite, quid du financement ?
Voilà donc ce que je propose :
- Un chèque mobilité individuel distribué à chaque français salarié ou non (les chômeurs et les retraités ont bien le droit à la mobilité, non ?) qui pourrait être utilisé pour les abonnements de transport public, l'achat de véhicule propres, de vélo, mais –a priori– pas pour l’achat de carburant.
- Rien n’empêcherait bien sûr de payer sa carte de transport public avec ce chèque et d’utiliser les économies ainsi réalisées pour remplir le réservoir de sa chère (à tous points de vue !) voiture. Mais pour ce faire il faut déjà être un utilisateur des transports publics. Et je pense que psychologiquement le fait que le chèque soit destiné aux transports collectifs ou non polluants change quelque chose. Il faut absolument nous habituer au pétrole cher et opérer au plus vite les changements nécessaires dans notre mode de vie.
- Pour que ce chèque annuel permette des achats conséquents (véhicule hybride par exemple) il faudrait inventer un mécanisme pour débloquer en une fois les chèques de plusieurs années. Il doit suffire d'un peu d'ingéniosité financière.
- La valeur du chèque pourrait être supérieure pour les personnes à mobilité réduite.
- Le financement, sans lequel il s’agit d’un « cadeau » électoraliste qui sera payé par de la dette supplémentaire aujourd’hui et des impôts demain (bien qu'il soit cofinancé par les entreprises dans le projet du gouvernement), pourrait se faire en rétablissant une sorte de vignette automobile (dont Hourcade et Gusdorf montrent qu’il s’agissait d’un bien bel impôt). Cette vignette serait d'un montant croissant avec les émissions de CO2 de chaque véhicule de manière à inciter à l’achat de véhicules économes. Plus simplement, on peut (aïe, aïe, aïe, exactement le contraire de ce que vous espérez si vous êtes automobiliste ;-) augmenter les taxes sur le pétrole (la TIPP est appropriée puisqu’elle dépend du volume consommé et pas du prix du pétrole, au contraire de la TVA).
- Certaines personnes peuvent être dans des situations où il n’existe pas d’offre de transport en commun adaptée à leurs besoins, peut-être faudrait-il leur permettre de toucher la valeur du chèque mobilité en espèces.
Le système devrait être calibré de telle sorte qu’une personne possédant une voiture relativement sobre et l’utilisant raisonnablement s’y retrouve en recevant en chèque mobilité un peu plus qu’elle ne paye pour sa vignette.
- Evidemment il faut des perdants : on les trouverait parmi les possesseurs de 4*4 notamment mais aussi parmi des catégories de la population qui n’ont pas le sentiment d’avoir une consommation excessive. Il faut réaliser que l’argent public ne tombant pas du ciel, même le système proposé par le gouvernement ferait des perdants.
On trouvera toujours des exemples de personnes très pauvres, vivants isolées et dépendantes de leurs vieilles voitures polluantes impossibles à remplacer. Il faut faire en sorte que les personnes soient mises face à des incitations, et non à des contraintes auxquelles elles ne peuvent remédier. Mais il faut le faire intelligemment, pas en anesthésiant les droguées au pétrole que nous sommes et donc en nous préparant un réveil pénible.
Une politique de redistribution renforcée (en commençant par revenir sur les réductions d’impôts accordées au plus riches par les gouvernements Raffarin-deVillepin-Sarkozy) permettrait de s’assurer que les plus pauvres ne sont jamais perdants, sans renoncer à les inciter à consommer différemment eux aussi.
On a parlé jusqu’ici des particuliers mais certaines professions sont durement touchées par la hausse du prix des carburants. La bonne manière de les aider n’est pas de baisser les taxes sur le pétrole mais plutôt de leur permettre d’investir dans des équipements économes. Quand des restructurations profondes sont (seront) nécessaires, il faut apporter une aide importante (formation, reclassement, prêts à taux réduits, etc.) qui pourrait être financée par … le produit de la taxe sur les carburants !
A première vue cela rejoint une idée que j’avais évoqué dans un article de mon blog perso (en sommeil en ce moment). Cependant, le système proposé me paraît mal ficelé, et plus électoraliste qu’autre chose. D’abord, et au risque de passer pour un « ayatollah écolo », il me semble que de tels chèques ne devraient pas être destinés à l'achat de carburant. Ensuite, quid du financement ?
Voilà donc ce que je propose :
- Un chèque mobilité individuel distribué à chaque français salarié ou non (les chômeurs et les retraités ont bien le droit à la mobilité, non ?) qui pourrait être utilisé pour les abonnements de transport public, l'achat de véhicule propres, de vélo, mais –a priori– pas pour l’achat de carburant.
- Rien n’empêcherait bien sûr de payer sa carte de transport public avec ce chèque et d’utiliser les économies ainsi réalisées pour remplir le réservoir de sa chère (à tous points de vue !) voiture. Mais pour ce faire il faut déjà être un utilisateur des transports publics. Et je pense que psychologiquement le fait que le chèque soit destiné aux transports collectifs ou non polluants change quelque chose. Il faut absolument nous habituer au pétrole cher et opérer au plus vite les changements nécessaires dans notre mode de vie.
- Pour que ce chèque annuel permette des achats conséquents (véhicule hybride par exemple) il faudrait inventer un mécanisme pour débloquer en une fois les chèques de plusieurs années. Il doit suffire d'un peu d'ingéniosité financière.
- La valeur du chèque pourrait être supérieure pour les personnes à mobilité réduite.
- Le financement, sans lequel il s’agit d’un « cadeau » électoraliste qui sera payé par de la dette supplémentaire aujourd’hui et des impôts demain (bien qu'il soit cofinancé par les entreprises dans le projet du gouvernement), pourrait se faire en rétablissant une sorte de vignette automobile (dont Hourcade et Gusdorf montrent qu’il s’agissait d’un bien bel impôt). Cette vignette serait d'un montant croissant avec les émissions de CO2 de chaque véhicule de manière à inciter à l’achat de véhicules économes. Plus simplement, on peut (aïe, aïe, aïe, exactement le contraire de ce que vous espérez si vous êtes automobiliste ;-) augmenter les taxes sur le pétrole (la TIPP est appropriée puisqu’elle dépend du volume consommé et pas du prix du pétrole, au contraire de la TVA).
- Certaines personnes peuvent être dans des situations où il n’existe pas d’offre de transport en commun adaptée à leurs besoins, peut-être faudrait-il leur permettre de toucher la valeur du chèque mobilité en espèces.
Le système devrait être calibré de telle sorte qu’une personne possédant une voiture relativement sobre et l’utilisant raisonnablement s’y retrouve en recevant en chèque mobilité un peu plus qu’elle ne paye pour sa vignette.
- Evidemment il faut des perdants : on les trouverait parmi les possesseurs de 4*4 notamment mais aussi parmi des catégories de la population qui n’ont pas le sentiment d’avoir une consommation excessive. Il faut réaliser que l’argent public ne tombant pas du ciel, même le système proposé par le gouvernement ferait des perdants.
On trouvera toujours des exemples de personnes très pauvres, vivants isolées et dépendantes de leurs vieilles voitures polluantes impossibles à remplacer. Il faut faire en sorte que les personnes soient mises face à des incitations, et non à des contraintes auxquelles elles ne peuvent remédier. Mais il faut le faire intelligemment, pas en anesthésiant les droguées au pétrole que nous sommes et donc en nous préparant un réveil pénible.
Une politique de redistribution renforcée (en commençant par revenir sur les réductions d’impôts accordées au plus riches par les gouvernements Raffarin-deVillepin-Sarkozy) permettrait de s’assurer que les plus pauvres ne sont jamais perdants, sans renoncer à les inciter à consommer différemment eux aussi.
On a parlé jusqu’ici des particuliers mais certaines professions sont durement touchées par la hausse du prix des carburants. La bonne manière de les aider n’est pas de baisser les taxes sur le pétrole mais plutôt de leur permettre d’investir dans des équipements économes. Quand des restructurations profondes sont (seront) nécessaires, il faut apporter une aide importante (formation, reclassement, prêts à taux réduits, etc.) qui pourrait être financée par … le produit de la taxe sur les carburants !