L’investissement public : une nécessité

Publié le 3 Mars 2012

Ci-dessous une version longue de notre tribune à paraître dans le prochain Vivre à Gentilly.

En bleu un paragraphe (le paragraphe qui suit s'y substitue) refusé car ne correspondant pas à la philosophie de la rubrique, qui ne doit traiter que de sujets d'intérêt local (les groupes municipaux, dont celui auquel appartenaient les élus socialistes, s'étaient entendus sur cela lors de la précédente mandature). A la relecture la paragraphe supprimé présentait un défaut important : il pouvait paraître exonérer les gouvernements de responsabilité dans l'état des finances publiques. Bien sûr il n'en est rien. Les cadeaux fiscaux de Sarkozy aux plus riches sont pour une bonne part dans la hausse spéctaculaire de l'endettement public de la Frande. Il n'était pas question d'investissement...

 

Lors du débat d’orientation budgétaire, la question de l’endettement de notre ville a été abordée. Partant d’une dette relativement élevée, Gentilly pourra néanmoins voir son taux d’endettement baisser, notamment grâce aux retombées de projets en cours ou à venir : aménagement du terrain Lénine, ZAC Porte de Gentilly, site Val-de- Bièvre de Sanofi, terrain de l’ancien collège, etc. La plupart de ces projets auront nécessité des investissements publics. C’est donc en se développant que Gentilly, comme beaucoup d’autre collectivités locales, espère à la fois offrir un niveau élevé de services publics et maîtriser son endettement. Cette stratégie contraste avec l’austérité budgétaire privilégiée par beaucoup de gouvernements, et que certains candidats à la présidentielle nous proposent d’approfondir.

Bien sûr, une gestion scrupuleuse de l’argent public est impérative, et ce à tous les niveaux. Mais que penser d’un médecin qui prescrirait le même traitement quel que soit l’état du patient ? Quand le chômage est faible, il peut être justifié de réduire les dépenses publiques ou d’augmenter les impôts afin de constituer des réserves pour des temps plus durs. Mais quand comme aujourd’hui, le chômage est très élevé, que même des taux d’intérêt au plus bas ne suffisent plus à relancer l’investissement d’un secteur privé surendetté, l’investissement public, qui peut se faire à un coût réduit, est plus que jamais recommandé.

En plombant la croissance, l’austérité budgétaire extrême échoue le plus souvent à rétablir les comptes publics : elle tarît les recettes fiscales et quand bien même elle parvient à ralentir la progression de la dette, cette dernière pèse de plus en plus lourd, rapportée à une production réduite, et cela durablement.

Car individuellement les pays européens ne peuvent se sortir de situations critiques dont il est rare que des dépenses publiques excessives en soient la cause (bulle immobilière espagnole, sauvetage des banques en Irlande, etc.), ce n’est que collectivement que la crise peut être surmontée et les déséquilibres, nés de décennies de folie financière, corrigés. C’est pour cela que le prochain président devra travailler à ce que l’Union européenne remette la croissance au cœur de sa stratégie. L’éducation, les programmes industriels innovants, notamment dans les domaines des technologies vertes, des transports de marchandise ferroviaires et de l’énergie sont essentiels.

Si au niveau national et européen les questions brûlantes sont celles de la restauration à la fois des équilibres macroéconomiques et de l’emploi ainsi que du partage des efforts, à Gentilly, la question pour les années à venir, sera celle de la sélection des investissements. Quels sont ceux qui assureront le meilleur retour sur investissement à la fois pour la ville ( nouvelles recettes ou économies de fonctionnement) et pour ses habitants (en termes d’emploi, de développement commercial, d’environnement, de services publics, etc.) ?

Si parfois, nous avons critiqué par le passé certains choix quand ils nous ont semblé manquer d’ambition pour notre ville (comme le renouvellement urbain du Chaperon Vert), nous reconnaissons la pertinence d’un certain nombre d’autres investissements comme ceux concernant le projet de construction en partenariat avec la ville d’Arcueil, d’un réseau de chaleur alimenté par géothermie puisque ce projet allie économies et préservation de ressources non renouvelables.

Par contre, d’autres investissements, pourtant modestes, et présentant les mêmes gains, dans l’efficacité énergétique des bâtiments, tardent toujours à venir.

Rédigé par Guillaume Gaulier

Publié dans #Opinions

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