Une rentrée pas comme les autres
Publié le 15 Septembre 2014
La rentrée scolaire 2014 est marquée par la mise en place de la réforme des rythmes scolaires.
Les retours des écoles ayant dès 2013 fait du mercredi matin un temps d’apprentissage ont été positifs, une fois passé un temps d’adaptation.
Madame la Maire avait annoncé que Gentilly ne mettrait pas en œuvre la réforme dès cette année, soutenue par un vote du Conseil municipal le 24 juin. Nous nous étions opposés à cette décision car elle ne se justifiait pas au regard de l’intérêt des enfants ni en fonction des équilibres budgétaires de la ville. De plus elle mettait notre commune dans l’illégalité. Le Préfet a, le 18 aout, demandé le retrait de la délibération. Madame la Maire a finalement décidé d’ouvrir les écoles le mercredi, choisissant avec sagesse de ne pas prolonger un bras de fer avec les autorités de l’Etat, très préjudiciable à l’année scolaire des enfants.
Nous déplorons l’incertitude dans laquelle s’est trouvée toute la communauté éducative (familles, enseignants, personnel municipal, Conservatoire, Centre de loisirs et associations) ces derniers mois et le temps perdu pour la bonne préparation de la mise en place de la réforme : recrutements des animateurs, adaptation des plannings avec les structures locales, tel le Conservatoire, travaillant habituellement le mercredi matin. Les inquiétudes et interrogations ne sont pas toutes levées. D’abord dans l’intérêt des enfants, l’absence à la rentrée d’activités dans le temps péri-scolaire, notamment lors de la pause de midi allongée à deux heures, devra être de courte durée. Les familles demandent à être rassurées sur le contenu des ateliers et la qualité de l’encadrement. Des ajustements devront sans doute être envisagés pour le mercredi avec pour le moment des cours se terminant à 11h45, horaire inadapté à des parents salariés souhaitant récupérer leur enfant à l’issue d’une matinée de travail. La cantine du mercredi étant réservée aux élèves fréquentant le Centre de loisirs l’après-midi, cela pourrait pousser certains parents à y inscrire leurs enfants sans que cela soit un véritable choix, tout en surchargeant le Centre de loisirs au-delà de ses capacités.
Nous espérons que les efforts de chacun feront de cette réforme un succès aussi à Gentilly et seront une étape vers un projet éducatif ambitieux.
Bien sûr personne ne croit que les changements des rythmes scolaires suffiront à transformer un système éducatif français trop peu performant. D’autres réformes seront nécessaires pour bâtir une école qui donne à tous les enfants les moyens de réussir, en se détournant résolument de la sélection par l’échec. Quelques pays nous montrent la voie à suivre, en particulier la Finlande et l’Allemagne plus récemment. S’ils ne nous offrent pas de modèle directement transposable, leurs expériences de refondation de l’école en partant de situations défavorables (en Allemagne le mauvais classement dans les enquêtes internationales sur l’éducation –PISA– avait provoqué un choc salutaire) montrent que le défi peut être relevé.
Parmi bien d’autres dossiers celui de l’utilisation des technologies numériques (François Hollande vient d’annoncer un plan d’action) ou celui de l’apprentissage précoce des langues sont à traiter sans tarder sous peine d’accumuler toujours plus de retard.
L’investissement quantitatif mais aussi qualitatif dans l’éducation doit rester, plus que jamais, une priorité nationale et gentilléenne.
Publié dans vivre à Gentilly, septembre 2014.