Gentilly accueille la COP 21
Publié le 2 Septembre 2015
Gentilly accueille en décembre la conférence internationale sur le climat, la COP 21. Bien sûr c’est de Paris dont on parlera, mais, en matière de climat comme en bien d’autres matières, les limites de nos communes ne sont pas très pertinentes !
Les climatologues ne cessent de tirer la sonnette d’alarme. Il est probablement trop tard pour éviter un réchauffement de l’ordre de 2°C mais il est encore possible d’éviter des hausses beaucoup plus perturbantes (par exemple les températures de Marseille à Gentilly avant la fin du siècle, mais sans l’ensoleillement !), particulièrement graves pour les pays pauvres.
Pour que les engagements qui seront pris lors de la COP21 soient suivis d’effets il faudra modifier en profondeur les décisions de milliards d’acteurs individuels ou collectifs en matière d’usage de l’énergie. Des changements majeurs dans notre organisation économique et sociale sont requis, pour lequel l’Etat à côté de la société civile a un grand rôle à jouer.
Mais dans des économies de marché ce sont les prix qui déterminent largement ce qui est produit et consommé. Prenons le prix du pétrole. Sa division par deux en un an est une aubaine qui redonne un peu de vigueur aux économies des pays consommateurs nets de pétrole, mais c’est aussi un frein au développement des énergies renouvelables et aux économies d’énergie, dans le transport notamment. Pour conserver les gains de pouvoir d’achat (et la faible rentabilité de la production pétrolière) mais inciter à la sobriété dans la consommation il est possible d’augmenter les prix pour les consommateurs de pétrole, plus généralement d’énergies carbonées, au moyen notamment de taxes. Oui, il s’agit bien de reprendre le gain de pouvoir d’achat permis par la baisse du prix du pétrole, mais pour le restituer immédiatement sous forme de prélèvements moins lourds sur les revenus, la consommation ou le travail.
Depuis 2013 existe une taxe carbone, mais à un niveau qui devra augmenter. Une taxe plus ambitieuse en France ne pourra pas ignorer la question de la compétitivité. L’exemple de la Suède qui a maintenu sa compétitivité malgré une taxe élevée est rassurant. On peut aussi imaginer une taxe touchant les importations mais pas les exportations (comme la TVA).
Gentilly investit dans les énergies renouvelables avec la production de chaleur par géothermie. Si le pétrole et le gaz demeurent peu chers à l’achat cet investissement s’avérera peu rentable et des communes qui s’intéressent à ce type de projet renonceront. Déjà le contre-choc pétrolier avait dans les années 80 mis un coup d’arrêt au développement de la géothermie.
Pour accompagner la dynamique de la loi sur la transition énergétique votée cet été c’est au niveau des villes et dans notre cas du Grand Paris et de la Région Ile-de-France que des mesures peuvent être prises : plan vélo (le moyen de transport de l’avenir dans les villes, parfois dans sa version à assistance électrique, adaptée aux côtes de Gentilly), restriction d’usage des véhicules polluants, isolation des équipements scolaires et sportifs (Maurice Baquet est une passoire thermique), innovation financière pour rendre la rénovation thermique des logement accessible à tous, éco-quartiers, etc. Paris agit résolument dans toutes ces directions. Gentilly doit aussi accélérer.
Bonne rentrée !