Les Gentilléens n'ont rien à perdre
Publié le 12 Novembre 2007
Les Gentilléens n'ont rien à perdre
Les déclarations contenues dans le "GENTILLÉEN", journal des communistes de Gentilly daté du 20 octobre 2007, rendant compte du lancement de leur campagne pour les municipales, ne laissent pas de surprendre.
Comment d'abord, ne pas être étonné par l'auto glorification sans complexe de l'action des communistes. Ils s'y déclarent porteurs à eux seuls d'une démarche de renouvellement et de promotion de la démocratie, tout cela dans "l'intérêt des Gentilléens" et "sans caractère partisan".
A les en croire, ils seraient même minoritaires au sein du conseil municipal, 7 des membres de leur groupe n'étant pas membres du parti Communiste. L'argument est saisissant. Mettons le pourtant à l'épreuve des faits.
Il suffira pour cela de se reporter aux débats et aux votes du conseil municipal. Pas moyen de citer même un seul des 19 élus présentés par le Parti Communiste qui se soit démarqué, ou simplement exprimé de manière différente, face aux initiatives du Maire communiste.
Pourquoi alors vouloir faire croire que les communistes ne sont pas majoritaires au sein du conseil municipal ?
En poursuivant la lecture, on s'étonnera davantage de ne pas trouver un mot concernant leurs partenaires de gauche, socialistes et apparentés. Il est vrai qu'ils n'ont été que timidement invités après annonce publique et aucunement associés à la préparation d'une réunion censée présenter le bilan de la majorité sortante dont ils font partie.
Faut-il en conclure que ceux qui revendiquent "d'associer largement", de "favoriser le débat et la confrontation", de "reconnaître les forces, partis et mouvements de gauche" excluent de cette indispensable démarche leurs principaux partenaires de gauche ? Que penser de ce prétendu pluralisme qui privilégie la cooptation et dédaigne ceux dont la légitimité s'appuie sur le critère démocratique par excellence : le choix des électeurs et en l'occurrence des électeurs Gentilléens ?
Mais la lecture du dernier paragraphe pousse l'étonnement à son comble. On y apprend avec stupéfaction qu'il faut que les Gentilléens "puissent garder leur ville".
De quoi s'agit-il ? Qui pourrait donc confisquer Gentilly aux Gentilléens ? D'où vient cette menace dont on ne veut rien nous dire ?
Serait-ce une victoire possible de la droite ou plus probablement l'éventualité d'un rééquilibrage à gauche grâce à l'existence de plusieurs listes au 1er tour permettant un rassemblement au 2ème tour sur la base du choix des électeurs ?
Mais dans les deux cas, de quelle perte veut-on nous convaincre ? Le résultat ne traduirait-il pas le choix légitime d'une majorité de Gentilléens ?
Non, camarades communistes, il faut vous ressaisir, les Gentilléens n'ont rien à perdre. Quoi qu'il en soit, Gentilly continuera bien à appartenir à tous les Gentilléens.
Ceux-ci doivent tout simplement pouvoir choisir sereinement et en connaissance de cause, les femmes et les hommes qui les représenteront, aussi bien au 1er qu'au 2ème tour des élections municipales.
Evoquer une menace, attiser les réflexes de peur chez nos concitoyens ne peut servir d'argument à des démocrates attachés aux vertus essentielles du pluralisme.
A moins qu'il s'agisse plutôt de justifier une hégémonie et en passant du singulier au pluriel, de considérer en fait que notre ville doit rester la chasse gardée du " GENTILLÉEN".
Patrice-Marie Sève
Secrétaire de section du
Parti Socialiste